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A défaut de « miracles »: Le Gouvernement Jomaa accumule les contre-performances économiques…

 
Mohamed Amine
Les gesticulations sur les voitures administratives et les « innovations » dans la loi de finances complémentaire pour 2014 cachent mal  le manque de pugnacité et de clairvoyance de l’actuel gouvernement. Les tunisiens n’ont pas digéré, au demeurant, les hésitations et les atermoiements de ce gouvernement qu’on croyait serein, et capable faire sortir le pays du marasme social, économique et politique dans lequel il était plongé depuis 2012. Un nouveau contexte national avait été instauré en janvier 2014 et on croyait que l’équipe de technocrates , ayant fait apparemment ses preuves outre mer, allait améliorer les choses. Sans  la contraindre à réaliser « des miracles »…Et on était d’accord la-dessus.
En ce mois de  juillet, les chiffres tombent et ils sont imparables ! L’économie tunisienne a accumulé les contre-performances et l’on se pose des questions désormais sur la valeur de cette équipe…
Quand on lui parle de bilan, le chef du gouvernement s’en prend à tout le monde… Le calendrier est mal établi, il n’a fait que quelques jours ou semaines à la tète du pays, il n’a pas joui de conditions favorables pour réaliser « son programme d’action », le pays est distrait par autre chose que le travail, les caisses sont vides…De vive voix ou par média interposés, il avance mille et un prétextes pour éviter de rendre compte aux tunisiens.
Oubliant qu’il assume lui-même une part de responsabilité dans le marasme qui touche la Tunisie en évitant de parler de son « héritage » dans le gouvernement Larayedh. Ministre de l’Industrie et de l’Energie depuis mars 2013, Il avait entre les mais l’opportunité d’engager des actions digne de ses qualifications  dans les secteurs productifs et dans le département le plus « prisé » par les partis politiques de manière générale.
 Il n’a pris aucune décision digne de ce nom pour aider les entreprises, redonner confiance aux hommes d’affaires, améliorer la production et remettre les rouages de l’administration économique sur les rails.
Mais aujourd’hui, la sentence des chiffres est cruelle. Le tableau des 6 mois ne laisse aucun doute quant aux contre performance de l’actuel gouvernement. Les chiffres relatifs aux échanges extérieurs du pays tombent comme un couperet. La couverture des importations par les exportations, soit 67% est pire qu’en 2011, 2012 et 2013. Le Déficit commercial s’est exacerbé de janvier à juin2014 atteignant 6767 Millions dinars contre 5553 MD en 2013. Des baisses record des exportations ont été enregistrés sur les principaux marchés européens.
 Le bilan énergétique qui a enregistré un déficit inédit de 3,2 Millions de Tonnes équivalent pétrole ne cesse préoccuper. La production pétrolière qui est tombée, en juillet à moins de 60 mille barils par jour alors qu’elle avoisinait les 80 000 barils en 2011 constitue un tournant historique. En l’espace d’une année les prix de l’électricité ont dépassé, pour la première fois, le seuil de 10%. De plus, les consommateurs n’ont jamais payé 100 millimes de plus d’un seul coup…Le dossier de l’énergie mérité à lui seul une parade, tellement le chef du gouvernement et son second chargé des affaires économiques ont sous estimé leurs responsabilités dans le redressement de secteur stratégique. Les prochains jours le démontreront, malheureusement…
Coté prix, le comportement de  l’actuel gouvernement n’a rien à envier aux précédents gouvernements. On a promis aux consommateurs des mesures radicales, douloureuses…On est allé encore plus loin. Inutile de choisir les qualificatifs pour décrire les effets de la politique suivie dans le domaine des prix.
 L’actuel gouvernement a réussi  a maintenir les prix dans une courbe ascendante. L’inflation a progressé au mois de juin 2014 pour atteindre 5,7% contre 5,4% en mai et 5,2% en avril. Le niveau trop élevé de l’inflation traduit le désarroi de l’actuel gouvernement devant l’érosion continue du pouvoir d’achat des citoyens.
 Après l’augmentation des prix des hydrocarbures, l’UGTT a finalement tiré la sonnette d’alarme. Le refus de la centrale syndicale, de l’UTICA et de l’ODC quant à la poursuite de la politique des prix en vigueur, montre un consensus quant au refus de cette politique pratiquée par le gouvernement Jomaa en matière de prix. Alors que le dossier de Caisse Générale de la Compensation est mis sur la table. Le gouvernement a d’ailleurs subi un dur camouflet en voulant organiser un dialogue économique…dont l’organisation, confiée à une équipe d’amateurs, a été renvoyée aux calendes grecques.
La chute du dinar face ne s’arrête plus et la monnaie tunisienne s’enfonce d’avantage de jour en jour atteignant des niveaux record. Sur un mois, la monnaie tunisienne s’est dépréciée de 3,12% face au dollar américain et de 3,61% face à l’euro et cette baisse risque de se poursuivre à cause principalement de la balance commerciale qui demeure déficitaire et l’incapacité de la Banque Centrale de stabiliser le dinar tunisien sur le marché des devises vue le déséquilibre entre l’offre et la demande, rapporte le site d’informations financières (Ilboursa.com). Mercredi 10 juillet, 1 euro vaut 2,3174 dinars et 1 dollar vaut 1,7024 dinar.
En matière d’investissement, ni les projets locaux ni les investissements extérieurs n’ont répondu à l’appel du gouvernement. Le Gouvernement pense organiser en septembre et octobre des manifestations qui n’ont rien donné dans le passé, à l’instar du Forum de Carthage organisé en juin pour un « échange d’idées ».
Durant les cinq premiers mois 2014, l’investissement déclaré dans le secteur industriel a atteint le montant de 1249.1 MD, contre 1759.6 MD lors des cinq premiers mois 2013, enregistrant ainsi une baisse de 29.0%. Ce qui est alarmant lorsqu’on voit les prêts et les dons accordés pour le développement économique du pays , outre les fonds nationaux mis à la dispositions des candidats à la création d’entreprises.
Il est vrai , aujourd’hui, que plusieurs pays européens revoient à la baisse leur niveau de croissance pour 2014. Mais cela n’enlève en rien au mérite de l’équipe de « technocrate » de Mehdi Jomaa… Ce gouvernement a été obsédée dés le début par l’idée de pouvoir changer les choses en se soumettant à la volonté du FMI et d’agiter l’éventail de la Caisse générale de compensation. Plutôt que d’engager, dans le domaine économique, des actions concrets pour faire face aux fléaux de l’économie, dans le peu de temps qui lui est accordé, l’équipe Mehdi Jomaa, n’étant pas au fait des rouages économiques, a mis du temps pour comprendre le pays. Le gouvernement cherche encore à pomper l’argent là ou il est en soumettant le contribuable à une forte pression fiscale, en multipliant le impôts et en oubliant surtout que le tunisien, après 4 années de révolution, est las…Le potentiel de croissance du pays n’est pas dans l’imposition mais dans une réelle mobilisation des tunisiens quant objectifs réel de la Révolution du 14 janvier.

Jamel Arfaoui
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