AccueilاقتصادTunisie: la BIAT leader bancaire (Tunisie valeurs)

Tunisie: la BIAT leader bancaire (Tunisie valeurs)

La dernière analyse globale de Tunisie Valeurs sur le secteur bancaire tunisien comporte plusieurs niveaux de lecture. Au delà des chiffres, la vitalité d’un secteur qui rémunère les dépôts, situation encore exceptionnelle en Afrique.

À la fin septembre 2014, les dépôts du secteur bancaire tunisien ont enregistré une hausse de 4,2% à 44,419 milliards de dinars. Une progression qui s’est immanquablement accompagnée par un renchérissement du coût des ressources : concurrence plus agressive entre les banques de la place, augmentation du plancher de la rémunération de l’épargne et des ressources plus rares.

Le trend de croissance devrait se poursuivre sur le dernier trimestre de l’année, un 4ème trimestre historiquement « riche en collecte ». De plus, avec la stabilité politique et la confiance retrouvée, les déposants devraient rapidement retrouver le chemin des banques.

Avec un encours dépassant les 7 milliards de dinars, la BIAT maintient son leadership, devançant de loin le reste des banques, avec une part de marché de 16.6%. Conjugué à cela, la banque bénéficie d’un avantage compétitif de taille par rapport à ses consœurs : une collecte très bon marché (coût de ressources estimé de 2,3% pour 2014, le plus faible du secteur) qui lui laisse une plus grande marge de manœuvre au niveau de son taux de sortie.

Amen Bank continue son ascension fulgurante avec une croissance solide de 15,3% de sa collecte. La banque, se classe désormais en deuxième position devant la BNA et la STB. Un reclassement qui reste toutefois à nuancer; la course aux parts de marché la pénalise au niveau de sa rentabilité. A l’opposé de la BIAT, Amen Bank enregistre le coût de ressources le plus élevé de la place (estimé à 4,6% pour 2014).

S’agissant des crédits, malgré un climat des affaires morose, l’activité de crédits a enregistré une croissance de 5.3% depuis le début de l’année. Cependant, cette croissance doit être prise avec précaution. La publication des comptes annuels 2014 sera certainement un meilleur indicateur quant à la réactivité des banques face au durcissement récent de la réglementation bancaire.

Malgré les difficultés que connaît la STB, la banque publique maintient sa première place en haut du tableau avec un encours total 7,446 milliards de dinars. Un colosse non sans risque. A noter qu’en 2013, 28% des créances de la banque sont classées (2,368 milliards de dinars).

Par ailleurs, le PNB du secteur a enregistré une progression de 7% par rapport à la même période de l’année dernière. Contrairement aux dernières années, la hausse du PNB a principalement émané des commissions et des revenus de placements. En effet, l’impact de la hausse du taux minimum de rémunération de l’épargne (TRE) et la quasi stagnation du TMM ont pénalisé la marge d’intérêt du secteur. Son poids dans le PNB a par ailleurs diminué passant de 58,5% à 55,9% entre septembre 2013 et septembre 2014.

L’effet est particulièrement perceptible pour la BH qui a quasiment doublé ses revenus de placements, lui permettant ainsi de compenser la baisse de l’activité d’intermédiation (-5,3%) et d’afficher une
croissance de 12,5% du PNB. Le poids de la marge d’intérêt dans le PNB a ainsi perdu près de 10 points de pourcentage passant de 71% à 60%.

C’est un sans faute pour la BIAT qui continue d’afficher le meilleur PNB de la place (349 MDT). Grâce à une collecte peu onéreuse, une activité de placement plus agressive, et des niveaux de commissions parmi les plus élevés du secteur, la BIAT devrait franchir, sur l’année pleine, le pallier des 500 MDT.

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