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La restitution des fonds du clan Ben Ali annulée

Sacrée gifle pour le Ministère public! La décision, prise en avril par la Suisse, de restituer au gouvernement tunisien 35 millions de francs provenant des comptes de Belhassen Trabelsi, beau-frère de l’ex-président déchu Zine el-Abidine Ben Ali, a été annulée mardi par le Tribunal pénal fédéral. Motif: «Le Ministère public fédéral a violé le droit d’être entendu de Belhassen Trabelsi en n’examinant pas ses explications et documents quant à l’origine de ses avoirs», a expliqué mercredi par voie de communiqué Me Jean-Marc Carnicé, avocat (injoignable mercredi) de l’homme d’affaires tunisien.

En avril dernier, le procureur général de la Confédération, Michael Lauber, avait annoncé le principe d’une restitution anticipée d’une partie des fonds bloqués en Suisse à la demande des autorités tunisiennes, en indiquant qu’à ce stade de l’enquête «l’origine criminelle des fonds pouvait être suffisamment établie». Il avait alors expliqué sur les ondes de la RTS que l’enquête ouverte avait établi que l’origine des fonds «appartenait à un groupe criminel autour de l’ex-président tunisien». Cela ne voulait pas dire pour autant que l’argent allait être rendu de suite, la décision pouvant être contestée par un recours, ce que n’a pas manqué de faire le beau-frère de Zine el-Abidine Ben Ali.

«Manque de rigueur»

Me  Enrico Monfrini, qui défend les intérêts de l’Etat tunisien, ne s’étonne guère de la décision rendue mardi à Bellinzone. «Cela fait trois ans et demi que la Tunisie attend la restitution des fonds issus de la spoliation pratiquée par le clan Ben Ali. Or le Ministère public mène de manière très lacunaire cette enquête, et on se retrouve maintenant à devoir remettre l’ouvrage sur le métier. Je ne doute pas que ces fonds seront un jour restitués au peuple tunisien, mais on perd encore du temps par manque de rigueur dans ce dossier.»

C’est en effet un coup dur pour la Tunisie, qui a engagé plusieurs actions dans différents pays pour tenter de récupérer les millions des ex-dignitaires ou proches du régime. A plusieurs reprises, le président Moncef Marzouki a critiqué durant son mandat la lenteur des procédures, y compris celles qui concernent les fonds placés en Suisse.

Par Cathy Macherel

source : http://www.24heures.ch

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