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Coface lève la surveillance positive de l’évaluation de la Tunisie

Agence Ecofin) – Dans son «Baromètre risque-pays pour le 3ème trimestre 2015» publié le 18 septembre, l’assureur-crédit Coface a levé la surveillance positive de l’évaluation de la Tunisie (B), indiquant que ce pays d’Afrique du Nord risque fort d’entrer en récession suite au choc économique généré par les attentats terroristes, notamment sur le secteur du tourisme.
«La persistance du risque terroriste et la montée des tensions sociales au sein des secteurs précédemment touchés par la crise ont effacé les premiers effets positifs de la transition politique», souligne Coface, indiquant que la conjoncture économique dégradée devrait aggraver les déséquilibres des comptes extérieurs : le déficit du compte courant devrait ainsi se creuser et atteindre 8,5% du PIB en 2015.
Alors qu’aucun changement n’a concerné les pays africains, hormis la Tunisie, dans cette révision trimestrielle des évaluations risque pays, Coface a abaissé les évaluations de quatre pays d’Amérique latine d’un cran.
Le Brésil, mis sous surveillance négative par Coface en mars dernier, a été déclassé à (B). L’économie de ce pays est en récession (croissance de -2,5% prévue en 2015), dans un contexte de fragilité politique accrue. La consommation des ménages, principal moteur de croissance, et l’investissement baissent, essentiellement en raison des répercussions de l’affaire Petrobras.
L’Equateur, aussi sous surveillance négative depuis mars dernier, voit son évaluation abaissée à «C». C’est le deuxième pays le plus affecté de la région par la baisse du prix du pétrole (40% des recettes budgétaires, plus de 50% des exportations), qui impacte les dépenses publiques et l’investissement. L’économie de l’Equateur est aussi fortement dépendante des capitaux chinois dont les prêts sont gagés sur l’octroi de concessions minières, les recettes pétrolières et la production d’électricité future.
Le Chili, dont l’évaluation est dégradée à (A3), souffre, quant à lui, de la baisse durable du prix du cuivre et du ralentissement de la Chine (principale destination du cuivre chilien). Les scandales de corruption fragilisent aussi l’environnement des affaires dans ce pays.
Sortie de la récession en 2012 et bénéficiant d’un climat des affaires favorable, Trinité-et Tobago, évaluée désormais à (A4), subit l’impact négatif de la baisse persistante du prix du pétrole.
Par ailleurs deux pays ont vu leurs évaluations risque-pays mises sous surveillance négative. Il s’agit de la Malaisie (A2), étant donné que ce pays très dépendant de la demande externe souffre du ralentissement de l’économie chinoise et de la baisse du prix des matières premières.
L’Arménie (C) a également vu son évaluation placée sous surveillance négative à cause de sa dépendance économique et financière à l’égard de la Russie, d’une instabilité politique et d’une nette dégradation des finances publiques.
Les évaluations risque pays de Coface se situent sur une échelle de 7 niveaux: A1, A2, A3, A4, B, C, D et peuvent être assorties de surveillances positives ou négatives. Ces évaluations mesurent le niveau moyen de risque d’impayés présenté par les entreprises d’un pays dans le cadre de leurs transactions commerciales à court terme. Elles ne concernent pas la dette souveraine. Pour déterminer une évaluation, Coface combine les perspectives économiques, politiques et financières du pays, l’expérience de paiement de Coface et l’environnement des affaires du pays.
Par ailleurs, Coface a fait remarquer que même si la croissance mondiale continue de se redresser, son rythme n’excédera pas 3% pour la quatrième année consécutive. Le leader mondial de l’assurance-crédit a aussi noté que les économies avancées vont nettement mieux, rappelant que l’activité a bondi fortement aux Etats-Unis au 2e trimestre (prévision de croissance de 2,5% en 2015), à la fois grâce à la consommation et à l’investissement, et qu’au niveau de la zone euro (1,5%) la reprise graduelle de l’activité se poursuit.
Les pays émergents (prévision de croissance de 3,5% en 2015, 4,2% en 2016) évoluent, quant à eux, dans un contexte assombri par la faiblesse des prix des matières premières et la dépréciation des taux de change face au dollar. L’activité de plusieurs grands émergents ralentit (Chine, Turquie, Afrique du Sud) ou subit une récession (Russie et maintenant le Brésil). L’effondrement récent de la bourse chinoise et ses conséquences sur les prix des matières premières n’a fait qu’accentuer ces faiblesses. Selon Coface, le risque pays dans les émergents restera un point de vigilance majeur cette année.

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