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Quand les Tunisiens dormaient tranquilles

La crise financière pointe déjà à l’horizon avec des déficits budgétaires et des déficits de paiement courant que la Tunisie n’a pas connu auparavant, si l’on excepte la période 2006/2007, et des difficultés croissantes à financer ces déficits. Face à cette situation,  le gouvernement n’a pas trouvé d’autre choix que de recourir à des garanties de pays étrangers ou carrément à la technique des « soukouks islamqiues» qui suppose l’hypothèque d’une partie du patrimoine du pays accumulé grâce aux efforts de toute une génération de responsables patriotes et compétents. Si l’on excepte la période 1986/1987 qui a connu une grave crise financière laquelle a nécessité la mise en œuvre du programme d’ajustement structurel (PAS), les Tunisiens n’ont jamais eu des soucis sur l’Etat de leurs finances publiques ou des paiements extérieurs qui, de l’avis de toutes les institutions financières internationales spécialisées étaient bien gérés.  Les ressources disponibles à la  fin de l’année 2010 attestent clairement de cela: 5.8 milliards de dinars de disponibilités budgétaires et 13 milliards de dinars de réserves en devises couvrant 147 jours d’importation , des niveaux auxquels on ne peut plus aspirer actuellement.
C’est loin d’être un miracle, c’était le produit d’un travail de fonds mené par des responsables issus pour la plupart des rangs de l’administration tunisienne qui ont su définir les politiques budgétaires, financières et de change et ont réussi à les mettre en œuvre à temps pour éviter au pays une dérive financière. Forts de l’expérience qu’ils ont vécue durant la crise 1986/87 et d’une administration qu’ils ont su mobiliser,  ils ont évité au pays des situations difficiles à l’instar de celle provenant de l’augmentation vertigineuse des prix du pétrole et des prix des produits alimentaires en 2005/2006 ou la crise financière internationale de 2007/2008
Le principal point de force qui a permis d’atteindre ces résultats réside dans la grande réactivité des pouvoirs publics et de l’administration. Dès que des risques de difficultés économiques et financières sont détectées des comités de crise sont constitués et des mesures préventives sont mises en œuvre. Cela a été notamment le cas au moment de l’augmentation brusque des prix du pétrole et des prix des produits de base en 2005 ou lors de la crise financière internationale qui s’est déclenchée en juillet 2007 et à laquelle le gouvernement et la Banque Centrale de Tunisie ont réagi par des mesures préventives qui ont épargné au pays des impacts négatifs. Par ailleurs, la politique budgétaire et financière prudente a été pour quelque chose c’est ainsi que les recettes exceptionnelles provenant des opérations de privatisation à l’instar des opérations des cimenteries ou de l’ouverture de « Tunisie télécom » n’ont pas été utilisées pour financer des dépenses récurrentes telles que les augmentations de salaires mais pour renforcer l’infrastructure routière du pays et surtout le réseau autoroutier. D’ailleurs le montant disponible à la  fin de 2010 était destiné à financer l’extension du réseau autoroutier vers le sud ouest, le centre et le nord ouest du pays. Professionnalisme, réactivité et prudence étaient les maîtres mots de la gestion budgétaire et financière du pays. Malheureusement, ces caractéristiques ont fait défaut depuis 2011 .Le gouvernement de la Troïka ont fonctionné sans aucun macre économiste au sein du gouvernement ce qui n’est jamais arrivé en Tunisie. En plus, le gouvernement Mehdi Jomaa s’est révélé un gouvernement de faux technocrates. Tout cela a concouru à la situation catastrophique actuelle à laquelle doit affronter dans les plus brefs délais car les marges de manœuvre se rétrécissent de jour en jour.
Taoufik Baccar
espacemanager

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