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Toujours des centaines de disparus après le drame de La Mecque

La frustration grandit dans plusieurs pays d’Afrique et d’Asie devant la lenteur du processus d’identification des pèlerins tués et de centaines d’autres portés disparus après la bousculade il y a une semaine au pèlerinage en Arabie saoudite.
Le bilan officiel saoudien de la plus grave catastrophe en 25 ans au hajj de La Mecque n’a pas varié depuis le 26 septembre: 769 morts et 934 blessés.
Mais les gouvernements de plus de vingt pays ont annoncé des chiffres qui, additionnés, s’élèvent à 990 morts, sans parler des plus de 600 pèlerins considérés par ces gouvernements comme “disparus” depuis la tragédie du 24 septembre et dont n’a pas fait état l’Arabie saoudite.
L’Iran, qui a payé le plus lourd tribu, a fait état jeudi de 464 morts, contre un bilan précédent de 239, et a perdu tout espoir concernant 16 disparus.
Après le drame, le ton est monté entre l’Iran chiite et l’Arabie saoudite accusée “d’incompétence” dans l’organisation du hajj et “d’entraves” dans le processus de rapatriement des corps.
D’autres pays, sans exprimer de critiques directes contre Ryad, font ce qu’ils peuvent pour aider à l’identification des morts et des disparus, tout en ne cachant pas leur frustration.
“Les familles des personnes disparues sont en détresse”, a déclaré Mehbooba Mufti, responsable de la délégation indienne du hajj, citée par le quotidien Arab News.
“Leur anxiété s’aggrave de jour en jour”, a-t-elle dit, en appelant le royaume saoudien à instituer un mécanisme efficace pour localiser les disparus. L’Inde a fait état de 51 morts.
Parmi les pays ayant signalé des disparus figurent notamment le Nigeria (244), l’Egypte (72), la Côte d’Ivoire (77), l’Indonésie (74), le Maroc (29) et la Libye (16).
Les contradictions entre le bilan saoudien et les chiffres donnés par des Etats sont sans doute liées au délicat processus d’identification des corps et à des recherches qui se poursuivent pour des personnes ayant peut-être survécu, sans s’être signalées.
“244 Nigérians sont portés disparus, mais nous présumons qu’ils ne sont pas morts tant que nous n’avons pas vu leurs corps”, a déclaré Uba Mana, porte-parole de la commission nigériane du hajj. “Les recherches se poursuivent dans différents hôpitaux, centres médicaux et morgues en Arabie saoudite”.
Jeudi, le quotidien Al-Madina a rapporté que 20 équipes du département saoudien des passeports arpentaient les hôpitaux de La Mecque pour enregistrer les empreintes digitales des morts et des blessés qui n’ont pas encore été identifiés.
Cissé Fatoumata Kouyaté, présidente de l’Association malienne des agences de voyage et du tourisme, a évoqué l’utilisation de photos pour l’identification des 60 Maliens morts.
“La démarche qui a été adoptée en Arabie saoudite, c’est de faire des photos de tous ceux qui sont décédés et de les accrocher au niveau des différents sites à Mina. Les gens peuvent alors savoir que telle personne a perdu la vie et l’inclure dans les décomptes”, a-t-elle dit.
Parmi les 40 Pakistanais portés disparus figure Bushra Khaliq, instructrice dans un centre saoudien de formation de personnels naviguant. Sa soeur Uzma Khaliq, installée au Pakistan, a dit à l’AFP qu’un haut fonctionnaire avait appelé à deux reprises sa mère pour l’assurer que tout était fait pour retrouver Bushra.
“Nous avons vu une photo d’une femme blessée dans une unité de soins intensifs et nous pensons que cela pourrait être Bushra, mais nous ne savons pas dans quel hôpital la photo a été prise”, a dit Uzma, dont le frère s’est rendu sur place.
Le régulateur des médias audiovisuels au Pakistan a ordonné aux chaînes de télévision de réduire les critiques contre l’Arabie saoudite pour ne pas offenser ce proche allié d’Islamabad.
La frustration est également perceptible en Indonésie, le pays musulman le plus peuplé au monde, qui a annoncé 59 morts et 74 disparus. Trois équipes de secours ont été formées pour accélérer les recherches sur place.

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