AccueilاقتصادOuided Bouchamaoui « Il faut remettre les Tunisiens au travail »

Ouided Bouchamaoui « Il faut remettre les Tunisiens au travail »

Quel message le patronat adresse-t-il aux partis politiques ?

Nous sommes très contents que des élection libres, démocratiques et transparentes puissent se dérouler sur notre sol. C’est un message fort que la Tunisie envoie à la région et même à la communauté internationale. Il faut que son exemple réussisse. Nous avons été les premiers à être derrière ce printemps arabe, tout le chemin parcouru jusqu’à présent paraît satisfaisant. Il me paraît donc indispensable que les Tunisiens participent massivement à ce scrutin. Nous avons besoin de stabilité et cette période de cinq ans qui s’ouvre va nous l’apporter. Il faut restaurer l’autorité de l’Etat, appliquer les lois et être pleinement dans un Etat de droit. L’Utica, en tant qu’organi­sation patronale, ne donne pas de mot d’ordre ; les chefs d’entreprise sont des personnes majeures. Nous sommes cependant une force de proposition et avons reçu, à cette fin, les principaux partis avant l’ouverture de la campagne. Ce que nous leur disons est simple : la sécurité et la stabilité sont primordiales pour créer un climat apaisé et redonner de l’air à l’économie. Aux formations politiques d’avoir la vision nécessaire. Rien ne se fera sans une condition de base : il faut que les Tunisiens se remettent au travail. Il est inadmissible de laisser les gens à ne rien faire. Or, aujourd’hui, qu’il s’agisse du public comme du privé, il y a un relâchement total. Nous devons dire aux jeunes leurs quatre vérités, les conséquences de leur oisiveté. Nous plaçons le mérite, le travail­ et l’effort au cœur de notre projet de société. Autant dire que les Tunisiens doivent changer de mentalité.

Quelles sont les priorités pour relancer l’économie ?

Le redressement de l’économie doit être enclenché très rapidement : relancer la croissance et créer des emplois est fondamental. Dans notre plate-forme, nous proposons pour les cinq années à venir un « code de l’investissement et de l’entreprise », orienté vers les résultats et la création de valeur ajoutée. Sans oublier l’exportation et l’internationalisation des entreprises. Nous voulons également aider les entreprises offshore à s’implanter en Tunisie. Cela passe par un toilettage fiscal. Notre idée est de favoriser le développement et la gestion d’une infrastructure industrielle aux standards internationaux dans le cadre de partenariats privé public (PPP). Notre calcul­ est simple : la réduction en cinq ans des coûts logistiques à un niveau comparable à celui des pays concurrents permet­trait à la Tunisie de réaliser 2 points de croissance supplémentaire par an. Un autre chantier, c’est la réduction progressive de la part du commerce informel dans l’économie réelle. Il faut le réintégrer, mais sans faire usage de la force.

Les salaires du privé viennent d’être réévalués. Voilà qui ne va pas aider à la compétitivité des entreprises. N’est ce pas contradictoire avec votre position ?

Rien n’avait été fait en 2013 et il était important de faire un geste pour préserver le climat social dans l’entreprise. Tout en donnant un coup de pouce aux salaires, nous avons lancé deux commissions – productivité des entreprises et pouvoir d’achat – dont nous attendons les premiers résultats d’ici à la fin de l’année. Pour le pouvoir d’achat, par exemple, il faut prendre en compte beaucoup de facteurs, y compris les services de l’Etat comme l’éducation, la santé ou les transports. Il faut bien voir que nous avons fait un geste envers les salariés ; à eux ensuite de donner en retour.

source : lesechos.fr

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