AccueilالاولىTaoufik Baccar* : "L'année 2017... l'année de tous les risques

Taoufik Baccar* : “L’année 2017… l’année de tous les risques

“L’année 2017 : l’année de tous les risques ” tel est l’intitulé d’un statut que j’ai publié en 2015 , un statut que j’ai décidé de republier

tellement il est d’actualité aujourd’hui

https://www.facebook.com/taoufik.baccar.7/posts/427062377489238

En effet au moment où les yeux restent braqués sur la mise en place du nouveau gouvernement et où le tunisien goûte encore aux vacances, l’économie du pays sombre: une croissance très faible pour la deuxième année consécutive , un budget qui explose, des déficits jumeaux insoutenables, une dette qui s’envole ..des ingrédients d’une crise économique et financière majeure .Les premiers éléments disponibles sur le budget 2017 font carrément froid au dos: le déficit budgétaire pour 2016 serait de 5561 Millions de dinars soit 6.1% du PIB contre des prévisions initiales de 3664 MD et 3.9% du PIB et pour le financement de ce déficit l’Etat fera recours aux ressources provenant de la concession de G 4 de Tunisie Telecom (431 MD) et au reliquat du produit de l’ouverture du capital de Tunisie Telecom, faisant fi pour la deuxième fois consécutive à une des règles d’or des finances publiques qui veut qu’on ne finance jamais des dépenses récurrentes par des ressources exceptionnelles et non répétitives .
Pour l’année 2017 le budget de l’Etat exploserait sous l’effet combiné du gonflement de la masse salariale qui atteindrait 15 millards de dinars et le niveau record du remboursement de la dette (6.8 millards de dinars ) niveau proche de nos estimations de2015 (7 millards de dinars).le déficit budgétaire s’envolerait à 8871 MD et représenterait ,tenez vous bien ,8.9% du PIB un record de tous les temps. La masse salariale dans la fonction publique atteindrait en 2017 15.1% du PIB alors que l’accord signé avec le FMI tablait sur la stabilisation de ce ratio au niveau de 2016 soit 14.6% et que les prévisions du plan tablent sur un objectif de 12% en 2020 ,une véritable hérésie .
Ce gonflement sans précédant du Budget ne s’accompagne pas et c’est le plus grave d’une reprise de la croissance loin s’en faut . La saison agricole modeste ,la baisse de l’indice de la production industrielle de 0.6% durant la première moitié de l’année et la décélération aussi bien des exportations que des importations sans parler des difficultés du secteur touristique malgré le léger frémissement des dernières semaines n’augurent rien de bon. La croissance sera molle et pour la deuxième année consécutive le PIB par tête baissera vraisemblablement confirmant ainsi les tensions sociales exprimées ici et là .Ainsi la politique économique et financière menée ces dernières années a mené le pays à une véritable impasse financière et à un gonflement des dépenses publiques et de la dette sans aucune contrepartie sur la croissance et le développement du pays .
les gouvernements qui se sont succédés depuis 2011 ont tout essayé sans succès : désarmement total de la politique monétaire en 2011-2012 puis politique budgétaire extensive avec des recrutements massifs opérés au défi d’une gestion publique prudente et des augmentations salariales consentis sans contrepartie .Ces politiques n’ont rien donné en terme de croissance et d’emploi ; plus grave encore elles ont contribué à augmenter le niveau de la dette et à assombrir les perspectives économiques futures du pays . On ne l’a jamais assez dit aucune politique n’a une quelconque chance de réussir sans la mise en place d’un climat de confiance au profit des principaux opérateurs économiques et particulièrement les hommes d’affaires et l’Administration .Il faut qu’on se le dise clairement ,cette confiance est brisée et se trouve aujourd’hui à son plus bas niveau .c’est par là qu’il faut commencer: rétablir la confiance et assainir le climat des affaires .sans cela aucune reprise n’est à espérer et l’enlisement

social est inéluctable .

  • **Ex gouverneur de la  BCT
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