AccueilالاولىAppel d’offres des Duty Free : Un nouvel épisode de laPieuvre

Appel d’offres des Duty Free : Un nouvel épisode de laPieuvre

A l’occasion du 90ème anniversaire de l’aérodrome de l’aéroport Tunis Carthage le ministre du transport et le PDG de l’OACA ont promis d’annoncer le résultat de l’appel d’offres des Duty Free dans deux semaines.Mais Selon nos sources , il n’y aura pas de proclamation de résultats aujourd’hui comme filtré mais ce sera plutôt avant la fin du mois de septembre.

A cet égard, une réunion est prévue la semaine prochaine à la Présidence du Gouvernement avec le ministre du Transport et le PDG de l’OACA et pourrait être tenue sous la présidence de Mehdi Jomâa en personne. 

OACA – Encore un Dilemme:les demandes successives de rééchelonnement des dettes de la TAV 

Que va donc faire l’OACA concernant son appel d’offres relatif aux boutiques en Duty-free de ses aéroports ?

L’Office de l’Aviation Civile et des Aéroports va-t-il confier, pour 8 ans et demi, la gestion des aéroports, à un opérateur défaillant en terme de paiement de redevance ?

Le dilemme est bien là en fait. Cet opérateur, le Consortium TAV- Hamila-Heinemann, dont le chef de file est la société turque, TAV, qui gère actuellement les free-shops des aéroports d’Enfidha et Monastir a fait la meilleure offre financière à l’OACA concernant cet appel d’offres.

Avant de revenir sur les termes de cette offre, il faudrait s’attarder quelques instants sur les engagements non tenus de TAV vis à vis de l’OACA.

TAV n’a pas payé ses redevances de 2010, 2011 et 2012 à l’OACA, prétextant un nombre de passagers insuffisants à l’aéroport d’Enfidha.

Une fois mise en demeure par l’OACA pour non paiement de redevance, TAV a tenté de négocier avec l’Etat Tunisien un rééchelonnement de sa dette vis à vis de l’OACA.

Un premier refus lui a été notifié. Malgré cela, TAV a déposé une seconde demande qui a été cette fois prise en considération. Il faut dire que TAV a été énormément aidé pour faire accepter le rééchelonnement de sa dette par une fonctionnaire de l’OACA, Mme Leila Mahjoub, qui a depuis quitté la fonction publique pour  devenir Directeur Général Adjoint du consortium TAV-Hamila Heinemann !

Décidément, le hasard fait bien les choses, particulièrement en Tunisie.

Comment un Etat, dont les caisses sont vides, accepte-t-il de rééchelonner la dette d’un opérateur, très prospère à l’international.

C’est étonnant non ?

Ne jetons la pierre à personne et n’accusons personne de conflit d’intérêt ou même de corruption mais, franchement ce rééchelonnement semble suffisamment suspect pour que de vraies questions soient posées ?

L’acheteur public, qui normalement doit déclarer vainqueur celui qui aura fait la meilleure offre financière doit se poser maintenant la question de savoir si le gagnant théorique est une entreprise fiable, qui a toujours honoré ses engagements contractuels vis à vis de l’Etat Tunisien.

La réponse est non et 3 fois non, puisque les échéances concernant 2010, 2011 et 2012 n’ont pas été honorées par TAV.

Est-ce que vous, vous reloueriez votre appartement à un locataire qui ne vous a pas payé depuis 3 ans, prétextant des difficultés financières, alors que vous savez que ce locataire est très riche voire plus riche que vous ?

Vous ne le feriez pas car votre bon sens, votre gestion en bon père de famille vous l’interdirait !!!

Et c’est pour cela que l’on parle de dilemme concernant cet appel d’offres.

L’Acheteur Public va-t-il s’engager avec un opérateur 3 fois défaillant et engager ainsi sa propre responsabilité vis à vis du Peuple Tunisien ou au contraire va t-il faire preuve de sagesse, en bon fonctionnaire qu’il doit être, préservant avant tout l’intérêt de son employeur, à savoir l’Etat Tunisien ?

Une fois ces questions essentielles posées, regardons maintenant, de plus prés, l’offre du Consortium TAV-Hamila-Heinemann.

Cette offre semble mirobolante, dans la mesure où celle-ci dépasse de très loin, toutes les espérances de l’OACA.

Aujourd’hui, l’OACA loue ses mêmes aéroports, pour une redevance annuelle de 28%. C’est à dire que l’opérateur, doit payer, en guise de loyer, 28% de son chiffre d’affaires à l’OACA.

Le Consortium TAV-Hamila-Heinemann, pour tenter de remporter cet appel d’offre a proposé de payer à l’OACA 45.6% de loyer !!! Bien au delà que ce paient actuellement des opérateurs dans des aéroports 10 fois plus gros que les nôtres, à savoir ceux de Roissy, Singapor, Heathrow ou ailleurs !!!

Pourquoi TAV, qui ne paye déjà pas ses redevances des aéroports d’Enfidha et Monastir, fait une offre pratiquement 2 fois supérieure à ce qu’attendait l’OACA ?

Et là, la stratégie de cet opérateur devient claire comme de l’eau de roche.

Faire une offre mirobolante, juste dans le but de remporter l’appel d’offres, pour ensuite, une fois installé, renégocier tout en bloc, le pourcentage de redevance, comme les échéances de paiement.

C’est une stratégie qui ne berne plus personne à l’international puisque régulièrement des alertes sont diffusées dans la profession quant au risque de ce genre de pratique.

L’OACA ou l’Acheteur Public se feront-ils avoir eux ?

Aujourd’hui cet Acheteur Public, dont nous parlions plus haut dans cet article, ne pourra plus jamais nous dire qu’il n’était pas au courant, qu’il ne savait pas et que personne ne l’avait alerté sur les pratiques de TAV.

Monsieur l’Acheteur Public, vous connaissez le proverbe Un homme averti en vaut deux ?

Soyez donc doublement vigilant. Pesez bien le pour comme le contre, en ne recherchant qu’une chose, encore une fois, la seule chose qui compte, l’intérêt suprême de l’Etat.

 

Jamel Arfaoui
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