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Opnion : HAICA ou HALKA

La haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA), a accordé, le 02 septembre 2014, 27 licences de diffusion à des radios et télévisions privées et associatives sur 70 candidatures déposées. Ajoutés aux 12 médias dont la HAICA a validé l’autorisation provisoire concédée par l’ancienne INRIC. En 2011 et aux nombreux médias, non autorisés, non régularisés et qui continuent d’émettre, d’exister et même de ramasser de la publicité, les nouveaux médias arrivés grâce à un cahier des charges très controversé et décrié, ne manquent pas d’alourdir un paysage audiovisuel devenu très encombré, une foret vierge où règne la loi de la jungle.
Loin de réguler ce paysage, la HAICA n’a fait volontairement qu’y introduire davantage de désordre et d’anarchie.
En effet, on ne décèle dans le travail et les décisions de régulateur aucune approche économique, technique, programmatique ou politique.
Ainsi, au plan technique l’armée a exprimé inquiétude et irritation de voir l’utilisation sauvage de fréquences par les radios interférer sinon brouiller ses propres fréquences. Il en est de même du syndicat de l’Agence Nationale des Fréquences qui fustige l’absence d’intervention pour mettre fin au piratage exercé par certaines radios. La HAICA n’a rien prévu, au niveau de la coordination avec les institutions concernées, pour organiser et sécuriser l’espace médiatique des fréquences.
De même, l’Office National de Télédiffusion (ONT), par la voix du secrétaire général adjoint de son syndicat, a fait part, dans un communiqué, de son « étonnement et de son mécontentement » suite aux dernières décisions de la HAICA a commis plusieurs infractions, ignorant, entre autres, le contenu des cahiers de charge et notamment le chapitre du volet technique qui n’a pas été totalement pris en compte et ne respectant pas la loi et le code des télécommunications.
De même, la HAICA n’a pas respecté son propre règlement intérieur qui stipule que l’instance est tenue de remplacer tout membre démissionnaire avant le délai de 15 jours jours, sinon toutes ses décisions sont nulles. Or, deux des membres de la HAICA ont démissionné, l’un Mohsen Riahi (représentant des médias audiovisuels ), le 09/08/2014.
Les décisions de la HAICA ont été donc prises en l’absence du représentant de la profession en son sein.
Sur le plan économique, il semble qu’aucune étude de marché n’ait été faite pour évaluer le marché publicitaire national et dans les régions alors que le bassin publicitaire national et dans les régions alors que le bassin publicitaire régional ne peut accueillir plus d’une radio généraliste par région (exemple du Cap-Bon où Radio CAP FM, pourtant bien implantée se suffit avec
Sur le plan programmatique, la HAICA n’a pas pris en compte les besoins thématiques (Economie, culture, santé, sport…) du paysage audiovisuel et les attentes spécifiques de ses publics.
Enfin, au plan politique, il y aurait beaucoup à dire sur nombre de licences accordées et où des pressions et des considérations d’ordre politique ont joué.
Ainsi, par exemple, de la licence accordée à radio “Kalima “qui traine une affaire en justice, dont la fondatrice et propriétaire, Sihem Ben Sedrine, présidente du Comité National «  vérité et dignité « , a pourtant jeté dans la rue au chômage, une trentaine de journalistes, après avoir provoqué la faillite de la radio. Aussi, Riadh Ferjani, membre de la HAICA, était le conseiller déclaré et le défenseur proclamé de radio Kalima au temps, en 2011, où elle soumettait sa candidature à l’INRIC dont il était déjà membre. Comment concevoir, en 2014, que la HAICA ait pu délivrer une licence de diffusion à radio Kalima, au cours d’une délibération à laquelle a participé le même Riadh Ferjani et alors que cette radio se trouve en redressement judiciaire? Conflit d’intérêt ? la HAICA des copains et des coquins ne connais pas 🙂
Ainsi, également de l’autorisation accordée aux deux chaînes TV, T.N.N et AL MOUTAWASSET et malgré l’origine de leur financement par ENNAHDHA. Ainsi de la régularisation de Telvza TV, au financement douteux, chaînes non viable puisqu’elle n’a pu payer ses frais de satellite et a dû arrêter sa diffusion durant deux mois et renvoyer son personnel.
Ainsi, aussi, de l’autorisation accordée à MED FM dont le propriétaire est un industriel de Nabeul ( Zouheir Essid, ex-RCD, ex-UTICA, trainant beaucoup de litiges et déclarant à qui veut l’entendre que tout peut s’acheter par l’argent.) qui veut en donner la direction à sa fille, dénuée de toute qualification dans le domaine. MED FM est actuellement animée par Mondher Jbeniani, ancien de l’ERTT et du ministère de l’information dont les relations et les rencontres fréquentes, avec Hichem Snoussi membre de la HAICA, ces derniers  temps ne sont plus un secret. Autre exemple de chaîne T.V associative « EL HIWAR ETTOUNSI «  de Tahar Ben Hassine, est devenue une chaîne généraliste dont l’épouse de Sami Fehri, patron d’Ettounsia TV, a racheté 45% des partis!!
En résumé, c’est dans la précipitation, sous les pressions et sans aucune ligne claire, ni critère précis, que la HAICA a accordé les dernières licences et qu’elle essaie, plutôt mal que bien, de réguler un secteur où elle se trouve totalement dépassée , faisant fi des lois et règlements et s’obstinant à nier ses erreurs, au point d’avoir établi une « black-list » pour faire taire ses contradicteurs parmi les médias qui ont refusé d’obéir à ses oukases. Ces médias sont : Mosaique FM, Chems FM, Express FM, CAP FM, Jawhara FM, Nessma TV et Hannibal TV.
Au lieu d’avoir procédé par un appel à candidature répondant aux besoins du pays en la matière, sur la base d’une vision claire et prospective, la HAICA a noyauté l’espace audiovisuel tunisien, confondant entre pluralisme organisé et cacophonie chaotique, entre ordre et confusion. le processus démocratique n’a rien à gagner et la démocratie cathodique non plus.
SAMI BEN KEMLA
Jamel Arfaoui
Présentation
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